On est passé tout près d’un drame hier dans la baie de Douarnenez quand douze enfants de 11 ans à 15 ans et leurs trois accompagnateurs d’un centre de vacances de la SNCF d’Argol (Finistère) se sont retrouvés à la mer après le chavirement de leurs catamarans. L’arrivée rapide des secours a permis que l’aventure ne se termine qu’avec deux enfants légèrement blessés, une hypothermie pour tous et une polémique sur les circonstances de l’accident.
« C’était de l’inconscience de sortir par une mer agitée en rouleaux avec des creux de 2 m et des vents de 40 km/h, et surtout sans enfiler de gilets de sauvetage », commentait hier l’enseigne de vaisseau Magali Chaillou, de la préfecture maritime de l’Atlantique à Brest. S’il semble que des gilets en nombre suffisant avaient été embarqués sur les trois catamarans, les enfants ne les auraient pas portés en dépit de la sécurité minimale requise.
« En simples maillots de bain »
« Les deux derniers enfants récupérés qui ont dû être hélitreuillés ne portaient même qu’un maillot de bain », poursuit la préfecture maritime. Une information contredite quelques heures plus tard par la brigade nautique de gendarmerie de Crozon selon laquelle les enfants avaient bien revêtu leurs gilets.
«Nous nous fions totalement au récit du pilote de l’hélicoptère qui confirme avoir bien vu les deux jeunes qu’il a récupérés en simples maillots et sans gilets », réitérait la préfecture maritime. Du côté de la direction du centre de vacances et du comité central d’entreprise de la SNCF, c’était hier le silence complet. L’issue heureuse malgré tout tient à la proximité du littoral au moment du chavirage. Les voiliers légers ne naviguaient en effet qu’à 100 m de la côte quand une rafale de vent plus forte que les autres les a renversés. Poussés par les rouleaux, la plupart des naufragés ont pu rejoindre la terre ferme par leurs propres moyens, mais transis et blessés pour deux d’entre eux. Les vedettes des pompiers et de la SNSM rapidement présentes sur zone se retrouvaient bloquées dans leur intervention par les forts creux. C’est un hélicoptère Dauphin de la marine nationale qui a récupéré in extremis les deux derniers jeunes, réfugiés sur une des coques. Les trois catamarans sont ensuite allés s’échouer sur la côte.
L’accident a fait une victime collatérale. Une jeune fille du camp qui ne participait pas à la sortie en mer a fait un malaise en apprenant le naufrage et s’est gravement cogné la tête en chutant. Les médecins suspectaient un traumatisme crânien.
Au total, l’opération de sauvetage aura duré moins d’une demi-heure. « Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) a été très vite alerté par la direction du camp de vacances, conclut la préfecture maritime, mais en annonçant neuf personnes à la mer et non quinze, ce qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques dans le déroulement de l’opération. »
Une enquête a été ouverte par le parquet de Quimper, mais la qualification des trois encadrants dûment diplômés ne serait pas remise en question. Reste à savoir s’il était opportun et prudent d’organiser une sortie en mer avec des enfants inexpérimentés alors que la météo n’était pas clémente.
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