96% des Français estiment le sauvetage en mer efficace. Cependant, chaque année, près de 400 personnes disparaissent en mer au large ou à proximité du littoral français, au cours de leurs activités professionnelles ou dans le cadre de la pratique de loisirs. Les sauveteurs en mer refusent cette fatalité et assurent qu’une grande partie de ces drames pourrait être évitée.
A la demande de la SNSM, L’IFOP a réalisé en avril et mai dernier un sondage national sur la sécurité de la personne en mer. Ce sondage est destiné à mieux connaître les attentes des pratiquants de la mer et du grand public pour diminuer les risques en mer et mieux garantir leur sécurité.
Deux approches ciblées ont été réalisées auprès du grand public et des pêcheurs professionnels avec une quinzaine de questions relatives à la Sécurité en mer.
L’analyse des réponses permet de connaître la perception du public sur ce sujet, de cerner les préoccupations de chacun et d’évaluer les attentes de l’ensemble des usagers de la mer. D’ores et déjà, des actions adaptées dans le domaine de la prévention, de la formation, des équipements et de l’information sont envisagées par tous les acteurs du sauvetage en mer pour développer une meilleure efficacité face à ces attentes.
Pour savoir si les Français prennent la mer en confiance, quatre grands sujets ont été étudiés.
1. L’expérience de la mer et du bord de mer par le grand publicOn apprend sans surprise que la baignade est la principale activité nautique des Français sur le littoral. 77% des français s’y adonnent ; viennent ensuite la pêche en bateau proche du littoral : 16%, la plongée : 13%, le canoë, le kayak et l’aviron : 13%, Le jet ski, le ski nautique et le wake board : 7%, la planche à voile et le kite surf : 6%. En pleine mer, la pratique des loisirs nautiques est moins répandue ; la promenade en bateau à moteur est pratiquée par 33% des interrogés alors que 13% naviguent à la voile. Seuls 11% pratiquent la pêche de loisirs.
On découvre que 56% n’ont aucune activité nautique en pleine mer. Les facteurs qui freinent l’accès aux sports nautiques sont essentiellement : Ne pas savoir nager : 56%, avoir peur de la mer : 44%, n’avoir aucune expérience de navigation : 44%, l’apprentissage indispensable : 32% - et pour 29% des interrogés, avoir le mal de mer !
Très encourageant : 96% des interrogés reconnaissent largement l’efficacité de l’organisation des secours en mer en France et 91% estiment également efficace la surveillance des plages en été.
2. La connaissance des acteurs opérationnels du sauvetage en merLa SNSM apparaît comme le premier organisme portant assistance aux personnes en danger en mer : 37%, ce qu’il est réellement, mais seulement en quatrième position pour la surveillance des plages, derrière les CRS : 34% et les Pompiers et Marins Pompiers : 21% alors que sur ce secteur, elle est le 1er pourvoyeur de nageurs-sauveteurs en France !
Si le statut bénévole des sauveteurs en mer est majoritairement reconnu, le financement des sauveteurs de la SNSM est encore un peu flou : 47% des Français imaginent que la SNSM est financée en majorité par l’état, ce qui n’est bien sûr pas le cas.
La SNSM n’a en revanche aucun secret pour les pêcheurs qui reconnaissent à 91% son financement par des dons privés.
3. L’état des lieux de la sécurité en mer par le grand public & les patrons pêcheursLes problèmes de sécurité en mer sont relativement présents à l’esprit pour 58% des Français lors de l’embarquement sur un navire. Pour les pratiquants d’activités nautiques, 65% estiment être suffisamment informés des dangers encourus. Toutefois, 95% des interrogés reconnaissent largement l’utilité d’une meilleure formation des pratiquants de la mer.
Cette enquête fait apparaître des divergences importantes de jugements sur les éléments contribuant le plus à la sécurité des personnes en mer entre le grand public et les professionnels : Une bonne connaissance de la météo, des marées et des courants s’impose pour les deux cibles avec 52% pour les pêcheurs et 45% pour le grand public. Mais les patrons pêcheurs attachent une grande importance à la qualité du bateau ou du matériel : 58%, facteur peu évoqué par le grand public : 15% qui lui préfère la formation de l’équipage : 43% (et 11% chez les professionnels). A noter la très faible sensibilisation à la nécessité du port du gilet de sauvetage, pourtant essentielle, citée seulement par 20% des interrogés.
La rapidité d’intervention a été jugée facteur essentiel d’efficacité du sauvetage en mer par 86% du grand public et 98% des professionnels, devant les moyens des équipes de sauvetage (46% et 40%), les compétences des sauveteurs (15% et 44%).
La solidarité des gens de mer est évoquée par 43% des professionnels de la mer mais seulement par 6% du grand public.
Le téléphone portable est jugé insuffisant comme seul moyen de communication d’urgence en mer par la majorité du grand public : 90%.
Le numéro 1616 - réservé à la sécurité en mer - est méconnu car 92% des interrogés ne connaissent pas ce contact.
4. Les éléments d’amélioration de la sécurité en mer selon les patrons pêcheursBien qu’ils pratiquent un métier à risque, 96% des patrons pêcheurs s’estiment vraiment bien informés en matière de sécurité maritime. Pour une meilleure sécurité en mer, les patrons pêcheurs (et notamment les plus âgés) souhaitent d’abord une attitude plus raisonnable face aux conditions météorologiques : 62%, puis le développement des systèmes anticollisions : 24%, l’obligation de porter un gilet de sauvetage : 22%, une meilleure formation des équipages : 21% et un matériel de sécurité plus adapté à leurs bateaux. Les bateaux de pêche sont pour la plupart équipés de balises de repérage : 66%, de moyens de communication sophistiqués : 59% et de combinaisons de survie : 30%.
Conclusion Cette approche des usagers de la mer, des pratiquants de loisirs nautiques ou des professionnels de la pêche démontre une bonne reconnaissance de l’organisation du sauvetage en mer – et sur le littoral - où l’efficacité et la compétence des sauveteurs en mer ne sont jamais mises en doute.
Toutefois de nombreuses observations vont conduire à des réflexions globales dans le domaine de l’équipement des bateaux, de la communication (VHF et 1616), du port du gilet de sauvetage, de la prévention et de la formation, pouvant induire une démarche de progrès dans tous ces domaines.
Il appartiendra à l’ensemble des acteurs opérationnels du sauvetage en mer de développer encore une meilleure coopération, de soutenir la recherche et la diffusion de nouveaux équipements de sécurité, d’initier des campagnes de prévention vers tous les publics, de favoriser l’accès à la formation, etc.
Ce sera l’occasion aussi de rappeler aux nouveaux pratiquants de loisirs nautiques l’importance de la solidarité liée à ce milieu difficile et le respect nécessaire à la préservation de cet environnement très sollicité.
Info presse SNSM /
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